Aquarelles (études)

 Jusqu'à maintenant, en 2024, je n'avais pas vraiment pris le temps de comparer les outils, les papiers ou les pigments selon les marques. Une évidence: un bon ouvrier a toujours de bons outils. Mais encore... La concentration, le choix du sujet, la discipline d'une bonne préparation, le temps pris pour le dessin, l'ordre des couches de couleur, tout cela donne aux images une profondeur unique. J'ai pourtant réalisé plusieurs albums de BD avec les aquarelles, mais à chaque fois, j'ai été déçu par mes contrastes et la pâleur des couleurs. Au début de l'année,  j'ai commencé à peindre des études de natures mortes qui me permettent de mettre au point des règles de composition, de valeur. Le fait d'enseigner m'a donné aussi du recul sur ma pratique et je formule mieux les raisons lesquelles je fais ceci plutôt que cela.

Je vois mes étudiants se demander pourquoi leurs images ne brillent pas, pourquoi les couleurs sont ternes ou les espaces plats. Souvent ce n'est qu'un problème de temps. On veut arriver rapidement au produit finis, une belle image qui "en jette". Pourtant, faire l'expérience de la vision profonde des choses, d'une construction, d'une stratégie de travail appliquée est bien plus enrichissante qu'un dessin rapide fais dans l'urgence. Les débutants ne voit souvent d'abord que la forme de la fenêtre. Il faut leur faire remarqué ce que l'on voit au travers de la vitre, et puis les nuages qui s'y reflètent. En revanche, je vois parfois s'opérer chez eux cette découverte de l'abîme: ils s'aventurent dans l'image à la recherche de ce qui fait l'illusion. Là, le temps suspend son vol.  

On pense qu'aujourd'hui, un "prompt" (le double sens du mot en dit déjà long) tapé en deux minutes suffit à faire une bonne image. Je ne le crois pas, mais quoiqu'il en soit, l'objet de cette discipline, ce n'est pas l'image obtenue, c'est le temps qu'elle a demandé à son auteur, les changements qu'elle a opéré en lui, et potentiellement chez  celui  qui regarde. 

Galerie

 Bis jetzt, im Jahr 2024, hatte ich mir nicht wirklich die Zeit genommen, die Werkzeuge, Papiere oder Pigmente nach Marken zu vergleichen. Eine Selbstverständlichkeit: Ein guter Handwerker hat immer gutes Werkzeug. Aber noch mehr… Die Konzentration, die Wahl des Themas, die Disziplin einer guten Vorbereitung, die Zeit, die für das Zeichnen aufgewendet wird, die Reihenfolge der Farbschichten, all das verleiht den Bildern eine einzigartige Tiefe. Ich habe jedoch mehrere Comic-Alben mit Aquarellen erstellt, aber jedes Mal war ich enttäuscht von meinen Kontrasten und der Blässe der Farben. Anfang des Jahres begann ich, Stillleben-Studien zu malen, die es mir ermöglichen, Kompositions- und Wertregeln zu entwickeln. Das Unterrichten hat mir auch einen gewissen Abstand zu meiner Praxis gegeben, und so kann ich besser die Gründe formulieren, warum ich dies anstelle von jenem tue.

Ich sehe meine Schüler sich fragen, warum ihre Bilder nicht leuchten, warum die Farben matt sind oder die Räume flach wirken. Oft ist es nur eine Frage der Zeit. Man möchte schnell zum fertigen Produkt gelangen, einem schönen Bild, das “beeindruckt”. Doch die Erfahrung der tiefen Sicht der Dinge, einer Konstruktion, einer angewandten Arbeitsstrategie ist viel bereichernder als eine schnelle Zeichnung, die in Eile gemacht wurde. Anfänger sehen oft zuerst nur die Form des Fensters. Man muss ihnen zeigen, was man durch die Scheibe sieht, und dann die Wolken, die sich darin spiegeln. Andererseits sehe ich manchmal bei ihnen diese Entdeckung des Abgrunds: Sie wagen sich in das Bild auf der Suche nach dem, was die Illusion ausmacht. Da hält die Zeit den Atem an.

Man denkt, dass heute ein “Prompt” (die Doppeldeutigkeit des Wortes sagt schon viel aus), der in zwei Minuten getippt wird, ausreicht, um ein gutes Bild zu machen. Ich glaube das nicht, aber wie dem auch sei, das Ziel dieser Disziplin ist nicht das erhaltene Bild, sondern die Zeit, die es vom Autor verlangt hat, die Veränderungen, die es in ihm bewirkt hat, und potenziell bei dem Betrachter.